Démolitions, reconstructions

Je rentre dans ces ruines, gravats, béton, planches et ferrailles entassées. Il reste si peu de vie.

Une cave si sombre, un plafon éventré, des fenêtres ouvertes sur un jardin en friches.

Et pourtant quelques jouets, un petit camion rouge, un ourson, un piano d'enfants.

Je les imagine dans ce chaos abandonné. Rien, ni ruines, ni guerres n'ont jamais empêché des enfants de s'amuser.

L'usine fantôme de la grand-mère Angèle, monstres de métal endormis, une charpente qui semble ne pas avoir sa place dans cette imposante carcasse de béton envahit par le lierre, la mousse et les Tags, 

Misère, j'ai oublié mon escabeau, trop vieux pour m'engoufrer dans la bête.

Le sanatorium des déportés, dernières semaines avant une rénovation totale, reste le bout de l'aile , avec sa tour et ses couloirs en courbes puissantes et lumineuses, gigantesque paquebot de béton armé qui apporta l'apaisement à certains, la solution finale à d'autres.